Aimer l’Europe, c’est vouloir la changer (1/3)
Comment juges-tu la mobilisation du Parti
Socialiste pour ces élections européennes ?
Martine Aubry : Le contexte est difficile car la
droite refuse d’avoir un débat politique sur ces élections. Les médias ont très
peu de parlé de la campagne électorale jusqu’à ce que le président de la
République commence à parler d’Europe.
En réalité, l’UMP cherche à dissimuler son bilan, avec ses
alliés de droite majoritaire au Conseil Européen comme au Parlement.
Il faut expliquer aux Français
que cette Europe libérale, qu’ils ont contestée en votant non au référendum,
cette Europe libérale dont ils se méfient, ce n’est pas la nôtre.
Ce n’est pas nous qui avons
voulu une directive sur la durée du travail qui peut aller jusqu’à 65 heures
par semaine. Ce n’est pas nous qui avons proposé la directive Bolkestein, et
sans les socialistes européens, elle serait passée.
Ce n’est pas nous qui n’avons
pas réussi à faire un plan coordonné de relance contre la crise. Quand Nicolas
Sarkozy a voulu en faire un au niveau européen, on lui a dit : faites-en
d’abord un en France, et après, vous nous donnerez des leçons.
La campagne est désormais dans
une seconde phase. La première nous imposait de relier l’UMP, le PPE et les
politiques libérales et de dérégulations. Nous étions donc essentiellement dans
la critique et la sanction. Maintenant que le débat européen peut s’engager,
nous devons démontrer que le vote socialiste est le vote efficace, non
seulement pour sanctionner, mais pour changer l’Europe.
Je trouve les militants du
Parti mobilisés. Mobilisés nombreux dans la rue le 1er mai mais aussi
lors des grandes journées de mobilisation syndicale. Et mobilisé dans le
porte-à-porte, dans les réunions d’appartement pour défendre notre vision d’une
Europe protectrice et porteuse de progrès social